. . . attractive and gripping . . . Both Ildar Abdrazakov, onstage for the whole of the first half, and Oksana Dyka inhabit . . . [their] roles with vocal agility and, in their acting, a refreshing lack of the old-fashioned hamminess that used to pass for charisma in 19th-century Russian opera . . . Noseda conducts with that light (but never undramatic) fluency that seems to come naturally to Italian maestros in the Russian classics. The company play and sing well and the filming does them justice. Strongly recommended.

Singing is magnificent throughout; this is an all-Slavic cast and they know what they are doing.

Petrenko's vivid Galitsky (with 100 per cent operatic roistering retinue), Anita Rachvelishvili's spine-crushing Konchakovna and Oksana Dyka's magnetic but vocally odd Yaroslavna are good. Orchestra and chorus are magnificent, and Gianandrea Noseda generates power and momentum.

Musically, the performance is very good. Ildar Abdrazakov's strong, sonorous "basso cantante" is well suited to the role of Igor, and his great aria is powerfully rendered. Oksana Dyka is very appealing and dramatically effective as Yaroslavna. Her sound is very bright but not shrill, and her high notes are strong and unstrained -- she nails the stratospheric one on "proshchai" (farewell) in the Prologue superbly. Her two arias, for me high points in the opera, are movingly delivered, with passion and commitment. Sergei Semishkur, as Vladimir, has a smoothly produced lyric-tenor voice of considerable beauty . . . As his lover Konchakovna, Anita Rachvelishvili deploys a strong, well-rounded mezzo . . . Their two arias and duet are affectingly rendered . . . Stefan Kocán is dramatically convincing and technically secure . . . [as Galitsky, Mikhail Petrenko] vividly projects this slimy, swaggering, insidiously menacing character without deviating from accurate, precise singing. Tenor Andrei Popov and the veteran Mariinsky bass Vladimir Ognovenko portray the two rascally gudok players convincingly . . . Gianandrea Noseda's leadership is steady and well controlled . . . emphasizing the grandeur of the music but not stinting on energy where that is required. The Met chorus and orchestra are predictably excellent . . . a fine musical performance.

Dirigent Noseda bemüht sich nach Kräften, das orientalische Flair der Musik zugunsten einer härteren, slawischeren Tonsprache zurückzudrängen. Die musikalischen Unterschiede zwischen den Akten verwischen so zugunsten einer einheitlichen, vor allem auf Spannung und Energie basierenden Lesart . . . Als Igor begeistert lldar Abdrazakov mit seinem italienisch geschulten und bis in die Höhenlagen unangestrengten Bassbariton . . . Überhaupt ist es um die Vertreter des Bassschlüssels gut bestellt. Als Khan Kontchak, hier in Uniform, gefällt Stefan Kocán mit dramatisch auffahrendem Bass . . . Auch Veteran Vladimir Ognovenko kann hier mühelos mithalten. Mit mächtig auftrumpfendem Bass macht er den Wendehals Skula zu einer heimlichen Hauptrolle. Als leidgeprüfte Jaroslawna begeistert Oksana Dyka mit ihrem ausdrucksstarken Sopran, dem kraftvolle Höhenattacken ebenso zu Gebote stehen wie zarte Pianophrasen. Mit samtigem Mezzo und feinen Farbnuancen zeichnet Anita Rachvelishvili eine . . . stimmlich verführerische Kontchakovna.

. . . [comme à l'habitude de Tcherniakov], les personnages sont dessinés d'un t rait fulgurant, le portrait d'Igor en guerrier blessé étant le plus attachant . . . Plateau quasi sans maillon faible, dominé par l'imposante figure d'Abrazakov, Igor à la fois glorieux et tourmenté, coulé dans le métal d'une somptueuse tessiture de baryton-basse . . . les emportements passionnés de Yaroslavna [de Oksana Dyka] imposent le respect . . . [Lauriers] pour Semishkur, ténor aux grâces et à l'héroisme mêlés, pour Kocan . . . faisant valoir ses trésors de legato enjôleur, pour la paire Ognovenko/Popov, les deux comparses qui apportent à l'épopée sa touche bouffonne. La palme de la séduction revient à l'alto grisant de Rachvelishvili, Kontchakovna à l'opulence et aux charmes infinis . . . [au pupitre, Noseda] y parvient d'un geste tout en délicatesse, soignant le détail, jamais outrancier . . .

. . . c'est une des plus belles réussites du bouillonnant metteur en scène russe [Tcherniakov] . . . [on sent le chef italien Gianandrea Noseda] en parfaite entente avec le metteur en scène. Sa lecture est prenante, alternant avec bonheur dramatisme et lyrisme, transformant littéralement l'Orchestre du Met en phalange de l'Est. Chaque chanteur est à sa place au sein d'une distribution à la hauteur du défi engagé. En tout premier lieu, forcément, détachons Ildar Abdrazakov, jeune basse à la stature vocale impressionnante, parfait dans les scènes toutes de rigidité militaire, plus gauche ailleurs, notamment dans la sensualité des coquelicots. La soprano Oksana Dyka campe une émouvante Yaroslavna, dotée d'une égalité somptueuse de tous les registres. Somptuosité c'est encore ce qui caractérise au mieux l'opulence de la Konchakovna d'Anita Rachvelishvili. Mikhail Petrenko, qui fut l'Oreste si émouvant du dernier Chéreau, s'amuse à faire ici le grand écart avec un Galitsky vériste détestable, miroir de toutes les tares humaines, très bien envoyé vocalement. Serguey Semishkur projette le fils d'Igor avec cette couleur typique des chanteurs russes, et cet aplomb que rien ne pourrait briser. Les graves inouis du Konchak tranquillement chantant de Stefan Kocan récoltent un triomphe mérité.